Des Gréziens accompagnèrent leur seigneur, le comte Werner III, quand il partit en croisade avec son cousin Godefroid de Bouillon. Ceux qui en revinrent rapportèrent une arme nouvelle « l’arbalète ».
Dès 1152, les habitants de Grez, groupés autour de l’église, s’assemblèrent en corporation ouvrière. Ils placèrent leur gilde sous la protection de Saint-Georges. Pour défendre la bourgade contre les bandes de pillards et contre les envahisseurs éventuels, ils s’armèrent de lances, d’arcs et d’arbalètes. La gilde fut donc essentiellement d’autodéfense et religieuse.
Comme porte-étendard de Jean I, duc de Brabant, le comte Rase de Greis participât avec des Gréziens armés, à la bataille de Woeringen en 1288.
Entre-temps, la gilde s’était constituée en « serment ». Ses membres devaient jurer de remplir loyalement leurs obligations, c’est-à-dire, participer aux exercices de maniement des armes et de tir ainsi que maintenir l’ordre et veiller à la sécurité. En contrepartie, ils recevaient du drap pour la confection d’une tenue et une solde pour tout service armé.
En 1312, le « Serment de Grez » fut reconnu officiellement par la Charte de Cortenberg, sanctionnée par Jean II, duc de Brabant.
La création des armées régulières, une paix relative ainsi que les tirs annuels des Roys et la participation aux tirs de compétition ont fini par effacer le rôle premier, c’est-à-dire le service militaire du serment et l’ont transformé petit à petit en société d’agrément qui, néanmoins, resta fidèle à la tradition de prestation de serment.
C’est ainsi que le serment assista, en 1551, à Louvain, à une assemblée ayant pour but la révision des statuts du « JOYAU du PAYS en BRABANT ».
Considéré comme dangereux, le Serment de Grez fut aboli une première fois le 26 avril 1796 par les dirigeants de la révolution française. Interdit une nouvelle fois par le roi Guillaume de Hollande vers 1828, il cessa d’exister en 1835.
Les traditions ancestrales de tir et de prestation de serment auraient été perdues définitivement si, en 1978, quelques gréziens n’avaient décidé de les relancer. Avec l’aide du Grand Serment Royal et Noble de Notre-Dame du Sablon de Bruxelles, la gilde médiévale fut reconstituée peu à peu.
En décembre 1978, le GRAND SERMENT ROYAL DES ARBALETRIERS DE SAINT-GEORGES fut relancé, sous la haute protection de Sa Majesté le Roi Léopold III.
Le premier décembre 1979, dix-huit membres prononcèrent la phrase:
« Sur mon honneur et ma conscience, je le jure »
répondant ainsi à la question posée par le Doyen de Grez;
« Par Notre Dame, Mère de Dieu et par le preux chevalier Georges, saint patron des arbalétriers et suivant la tradition, jurez-vous fidélité et loyauté au Grand Serment Royal des Arbalétriers de Saint-Georges de Grez-Doiceau » ?
Depuis lors, l’intronisation des Roys et la prestation de serment des nouveaux membres ayant accompli un stage de neuf mois ont lieu chaque année durant la messe du samedi soir précédant la fête de Saint-Georges. Entourés des familles et amis, tous les arbalétriers y assistent en blazer bleu avec écusson et baudrier aux couleurs du Serment qui sont aussi celles de Grez.